Déclaration liminaire du Snamspen/Sgen-CFDT à la Commission Administrative Paritaire Nationale du 13 juin 2018.
Aujourd’hui nous avons une CAPN d’exception, avec le traitement de trois tableaux d’avancement.
66 agents vont être promus en 1ère classe, 91 agents pour 2017 et 77 pour 2018 seront également promus au 3ème grade nouvellement créé.
Le SNAMSPEN/Sgen CFDT est satisfait de l’augmentation du pourcentage à 16,5% de passage en première classe, pourcentage qui passera successivement les années prochaines à 19% et 21 %.
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT est aussi satisfait de la création de ce 3ème grade qu’il a défendu pour que les médecins de secteurs puissent bénéficier de l’accès au hors échelle B, grâce à la valeur professionnelle reconnue.
Nous déplorons cependant qu’il faille 2 tableaux d’avancement pour accéder à cet échelon, alors que pour d’autres corps (personnels de direction et prochainement infirmiers), la fusion de 2 grades permet aux agents d’accéder plus facilement aux échelons les plus hauts.
Par ailleurs, nous ne ne sommes toujours pas au niveau de la grille indiciaire des médecins de la fonction publique territoriale. Ceux-ci évoluent, sans détachement dans l’emploi, jusqu’à l’échelon hors échelle B bis.
Enfin, nous regrettons la manière dont se sont déroulées les propositions d’avancement à ce 3ème grade, dans certaines académies, où la valeur professionnelle des agents a été niée pour la seule reconnaissance de l‘emploi fonctionnel.
De même, nous dénonçons, une fois de plus, l’hétérogénéité et les inégalités de traitement responsables d’une perte de chance pour les agents dont la reconnaissance de la valeur professionnelle se fait de façon très aléatoire, ou pas du tout, si aucun médecin conseiller technique n’assure l’entretien professionnel annuel.
Ce troisième grade, tel que le SNAMSPEN/Sgen-CFDT l’a défendu au coté de l’administration, se destinait bien à reconnaitre la valeur professionnelle de tous les agents et non des seuls qui se destinent à l’encadrement.
Par ailleurs, le SNAMSPEN/Sgen-CFDT salue l’inscription de la revalorisation des médecins conseillers techniques au prochain agenda social de 2019. Cette mesure étant revendiquée par notre syndicat pour compléter la création du 3ème grade.
Mais toutes ces mesures n’arrivent-elles pas trop tard ?
Quel signal donné à nos collègues qui vont constater qu’il faut attendre majoritairement la retraite pour prétendre accéder au 3ème grade ?
Pourquoi n’y a t’il toujours pas de campagne massive de recrutement de médecins pour faire fonctionner notre service médical, alors que les jeunes médecins sont facilement recrutés à des salaires convenables, que cela soit en santé scolaire ou en PMI, quand la volonté académique est là.
Avril 2017 : 374 postes vacants, Juin 2018 : 417 postes vacants : quelles seront les missions d’encadrement des MCT sans plus de médecins sur les secteurs ?
Comment penser aussi encadrer et tutorer des internes, alors qu’il n’y a plus de visites médicales, plus d’expertises cliniques permises et qu’il n’y aura plus de médecins titulaires sur de très nombreux territoires ?
Comment valoriser notre métier face aux étudiants en service sanitaire devant la dégradation des missions médicales ?
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT a alerté notre Ministre par un courrier daté du 23 mai dernier, sur la dégradation de notre exercice professionnel et sur les risques psychosociaux avec des arrêts maladies plus nombreux, mêmes chez nos jeunes collègues.
Nous sommes toujours sans réponse de notre ministre. Ce silence nous interroge ?
Des départements sont mis en réseau d’urgence par certains IA-DASEN, en raison de la situation du service médical qu’ils qualifient de « très délicate ».
Nous demandons pourtant à pouvoir exercer notre activité médicale conformément à notre formation et aux priorités nationales pour la santé et la réussite de chaque élève, et ce, sans plus aggraver les inégalités sociales et territoriales de santé.
Nous demandons d’exercer dans des conditions respectueuses pour les usagers et pour les agents qui deviennent totalement isolés, laissés seuls face à des missions irréalisables et très loin de l’expertise médicale qui les avaient motivées pour intégrer le corps.
Nous demandons à notre ministère de repenser à des solutions cohérentes pour faire face au dislocation de notre service et de veiller aux agents qui restent en place. Leurs missions sont priorisées, sans cohérence avec leur déontologie, et avec des priorités qui restent administratives.
N’est-il pas temps de revoir l’organisation de ce service pour permettre aux médecins l’exercice et l’expertise cliniques, qui doivent permettre à tous les élèves de bénéficier des diagnostics indispensables à leur scolarité et au maintien de celle-ci dans les meilleures conditions ? Pour cela, il est indispensable de redéfinir les collaborations entre tous les professionnels de l’enfance et de l’adolescence et de créer de nouveaux pôles santé-sociaux pour faire face aux besoins d’expertise
Le silence devient pesant, nous attendons des réponses adaptées à cette situation d’urgence.
Patricia Colson et Dominique Aguir
Commissaires paritaires du SNAMSPEN/Sgen-CFDT