Psychopathologie et troubles Neurodéveloppementaux

Le  40^èmecolloque de formation médicale continue du SNAMSPEN/Sgen-CFDT s’est tenu les 26 et 27 novembre 2021. Il avait pour thème : « Psychopathologie et troubles Neurodéveloppementaux. Apport des neurosciences et prises en charge alternatives. Des solutions pour l’école ? »

40ème colloque médical du Snamspen : Format inédit mais satisfaction générale des participants…

Cette formation médicale continue annuelle des médecins de l’Éducation nationale a recueilli un taux de satisfaction globale quant à l’événement, noté par ses 127 participants pratiquement tous médecins, comme très satisfaisant à 89% et 11% satisfaisant.

La diversité des sujets abordés et la qualité des intervenants invités ont su dépasser le regret d’un colloque qui n’a pas pu réunir ses participants comme chaque année à Paris. Ce colloque aurait pu assurément s’ouvrir à un public plus nombreux si nous avions eu le temps de communiquer plus largement sur la tenue de cet événement en distanciel.

Initialement prévu le 12 et 13 décembre 2019, le contexte social avec le mouvement des gilets jaunes, puis la grève des transports nous a imposé le report de ce colloque d’un an. La crise sanitaire avec un nouveau confinement annoncé le 29 octobre 2020 a menacé une fois de plus l’événement. C’est donc une édition très spéciale, en webinaire, qui s’est déroulée avec l’intégralité du programme annoncé et la majorité des orateurs pressentis pour l’événement prévu en 2019.

L’ouverture du colloque s’est faite traditionnellement par la secrétaire générale du SNAMSPEN/Sgen-CFDT. Le sujet relève d’une préoccupation majeure des acteurs de santé en charge de la santé des élèves et de leur adaptation au milieu scolaire. Entre théorie et pratique, ce colloque a voulu rendre compte des avancées scientifiques théoriques et des propositions thérapeutiques émergentes.

Les avancées scientifiques théoriques et les propositions thérapeutiques émergentes

Le Professeur Cédric GALERA, Pédopsychiatre, Professeur des universités, Praticien hospitalier à l’Université de Bordeaux et à l’Hôpital Charles Perrens était chargé de la première intervention. Il a pu utilement actualiser nos connaissances dans le domaine de la pédopsychiatrie sur « les grandes pathologies rencontrées aux âges scolaires de 3 ans à 18 ans ».

La communication du Docteur Anouck AMESTOY Pédopsychiatre, Médecin coordonnateur du CRA d’Aquitaine, CHS Charles Perrens, Bordeaux, Chercheur, sur les troubles du spectre autistique (TSA) est intervenue sur les nouveautés dans le diagnostic et la prise en charge des enfants avec TSA, scolarisés en milieu ordinaire. Cette intervention a été très appréciée. Elle a permis d’éclairer notamment les particularités cliniques de l’autisme féminin, particularités dont il est rarement fait mention.

Le Professeur Mario SPERANZA, Professeur de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent à la faculté de Sciences de la Santé à l’université de Versailles St-Quentin-En-Yvelines et chercheur en Recherches Cliniques et en Santé Publique sur les Handicaps Psychique, Cognitif et Moteur est intervenu sur « la Régulation de l’humeur : comprendre l’incidence pour mieux prendre en charge les psychopathologies et troubles neurodéveloppementaux. » Il nous a fait comprendre la nécessité d’une meilleure identification de la nature et du niveau de perturbation de la régulation des émotions chez l’enfant afin d’agir de façon adaptée et certainement prévenir certaines manifestations qui mettent à mal parents et école.

Le docteur Michel HABIB, Neurologue au CHU de Marseille, CERTA-IDEC, Résodys (réseau de professionnels autour des troubles des apprentissages), auteur de « La constellation des dys » a permis de confronter théorie et pratique avec sa communication « Les troubles ‘’dys’’ au sein des troubles du neuro développement : entre classifications (DSM, CIM) et réalité clinique ».

Le Professeur Jacques DAYAN, Professeur associé des Universités, Psychiatre de l’enfant et de l’adolescent, CHGR et CHU de Rennes et Chercheur INSERM U1077-EPHE a traité de l’épigénétique, un sujet en pleine recherche. Malheureusement, en cours de publication, sa communication ne nous a pas été confiée. Elle traitait du « Stress traumatique et développement neuronal. L’épigénétique, le lien entre histoire de vie et troubles neurodéveloppementaux ».

Vous pourrez vous informer grâce à l’article « Épigénétique et réponses transgénérationnelles aux impacts de l’environnement » et suivre les recherches : Institut de biologie François Jacob – « Le placenta conserve une mémoire de l’exposition au tabac ».

Les soins classiques et les prises en charge alternatives

La suite du colloque a été consacrée aux prises en charge en clarifiant notamment les prises en charge dites alternatives, qui peuvent compléter les soins classiques sans pour autant les remplacer.

Pour cela Jean-Michel GURRET, formateur en EFT Clinique, Chargé de cours à l’Université de Lorraine, IFPEC FORMATION, a introduit le propos du Dr Philippe LEVISSE avec lequel il a travaillé.

Le Docteur Philippe LEVISSE, Pédopsychiatre, Chef de Pôle de psychiatrie CH de Calais a pu nous transmettre son expérience et des « Propositions de thérapies alternatives ou complémentaires dans les troubles psychopathologiques de l’enfant et l’adolescent ».

Le Pr Grégory NINOT, Professeur à l’Université de Montpellier, Directeur de la Plateforme universitaire CEPS, nous a précisé la légitimité scientifique de certaines thérapies, à l’inverse d’autres, pourtant mises en avant dans le grand public, grâce à son intervention « Cadre scientifique d’usage des interventions non médicamenteuses (INM) chez l’enfant en milieu scolaire ».

L’intervention d’Alain ZUILLI, avec mise en situation, a été très appréciée. Ce Psychosophrologue, fondateur de l’Institut de Formation en Sophrologie Relationnelle, Co-fondateur d’un certificat universitaire de sophrologie à la Faculté de Médecine à Marseille a pu clarifier « La sophrologie pour les enfants et les adolescents : apports et limites de cette discipline ».

La neuropsychologue Sabine VANESSE exerçant à l’Unité diagnostique et d’exploration des troubles des apprentissages au Centre Hospitalier Sud Francilien, nous a conforté.e.s quant à l’analyse clinique fine qu’il fallait cependant exercer, en partenariat pluri professionnel, avant tout adressage grâce à son intervention : « Agité ? Inattentif ? Et si ce n’était pas un TDAH ? Rôle du psychologue spécialisé en neuropsychologie dans la démarche de diagnostic différentiel troubles psychiques versus troubles neurodéveloppementaux ».

Finalement, Delphine CORLAY, Conseillère spéciale à la ‎Délégation interministérielle à la stratégie autisme au sein des troubles du neurodéveloppement (TND) a été invitée pour conclure les interventions de ce colloque et répondre finalement aux difficultés de ressources en diagnostics et en soins, avec des délais inacceptables que nous connaissons tous en tant que médecins de l’éducation nationale. Elle n’a pas souhaité nous transmettre sa communication.

Elle a pu faire état du développement de plateformes de coordination et d’orientation (PCO) permettant aux médecins d’adresser les enfants suspectés de TND. Selon le ministère des solidarités et de la santé, « Il s’agit d’engager – sans attendre la stabilisation d’un diagnostic –  l’intervention coordonnée de professionnels, dont des psychomotriciens, psychologues et ergothérapeutes, en plus des professionnels conventionnés, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), avec renvoi des comptes rendus du premier diagnostic au médecin prescripteur ». L’intérêt de ces plateformes est la prise en charge des familles de façon coordonnée avec un délai fixé et raccourci, avec des soins (tous) remboursés durant une période définie.

Près de 100 plateformes de coordination et d’orientation doivent être créées d’ici 2021, et celles existantes, avec leurs coordonnées sont répertoriées sur le site du Secrétariat d’État chargé des personnes handicapées : Les plateformes de coordination et d’orientation TND.

Delphine CORLAY nous a également rappelé l’existence d’« outils de repérage des TND » mis à disposition des médecins pour les enfants de 0 à 7 ans et la construction de nouveaux outils en cours pour les enfants de 7 à 12 ans.

Finalement, cette 40^èmeédition, un peu spéciale, puisque réalisée par webinaire sur 2 jours, a été appréciée pour ces apports théoriques, mais également pratiques concernant notre activité quotidienne et les questionnements qui s’y rapportent. La crise sanitaire nous aura fait progresser dans les possibilités d’organisation de cette formation, permettant aussi à de plus nombreux médecins éloignés de Paris d’y participer.

 

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