Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT appelle les médecins de l’Éducation nationale à soutenir le mouvement de grève du 13 janvier 2022 !
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT, syndicat représentatif des médecins de santé publique de l’éducation nationale, jamais consulté pour le protocole sanitaire face au SRAS-CoV2 n’a pas de leçons à donner, ni de formule magique pour lutter contre l’actuelle épidémie.
Mais il est temps de s’opposer à des mesures de santé publique paternalistes intenables imposant aux professionnels de l’Éducation nationale le contrôle d’un virus devenu incontrôlable et dont la dangerosité ne justifie pas ces mesures alors même que les mesures sanitaires les plus efficaces ne sont pas imposées et tenues par la politique sanitaire mise en place dans nos établissements.
Rendons aux familles le pouvoir d’agir et la responsabilité de leur santé et comptons sur le civisme de chacun : professionnels de l’école, parents, et élèves agissons tous ensembles !
LE SNAMSPEN/Sgen-CFDT ne cautionne pas la politique de tests itératifs supportée une fois de plus par les élèves.
Depuis 2 ans, les plus jeunes souffrent d’être le bouclier contre la peur de contamination des adultes : tests, vaccins, ouverture des classes avec poursuite à l’identique des programmes comme si de rien n’était ce qui aggrave les inégalités d’accès à la réussite scolaire.
L’école doit retrouver sa sérénité notamment pour la santé mentale des élèves. Les établissements doivent pouvoir être des lieux considérés comme sécures.
Les revendications du SNAMSPEN/Sgen-CFDT
Pour cela le SNAMSPEN/Sgen-CFDT revendique la mise en place des moyens les plus sûrs pour freiner une épidémie qui apparaît incontrôlable à savoir :
- le port d’un masque filtrant réellement le virus (de type chirurgical), accessible à tous élèves et personnels et FFP2 si les élèves ne sont pas porteurs de masque.
- le port d’un masque FFP2 pour personnels et enfants fragiles ou ayant dans leur entourage une personne fragile notamment quand ils n’ont pas eu accès à la vaccination.
- le renforcement des gestes barrières avec le lavage des mains suivi au sein des écoles, le lavage des surfaces multi touchées, l’aération des pièces, la mise en place des capteurs de CO2 en cas de doute sur la bonne aération des espaces de vie.
- un accès assuré à la vaccination visant un schéma complet, pour tous les adultes de l’école placés face aux élèves, notamment pour les plus fragiles et pour ceux qui ont des facteurs de risques, ou ceux qui craignent la circulation du virus à l’école.
- une vaccination des élèves les plus fragiles sur avis des pédiatres et accord des familles.
- le signalement de tout cas positif révélé à l’école doit pouvoir être suivi d’une information collective aux familles par cet établissement, afin que celles-ci assurent de façon civique les mesures de dépistage et d’isolement.
- des tests adaptés aux plus jeunes afin qu’ils soient respectueux des enfants (mises à dispositions de tests salivaires)
- l’isolement sans accès possible à l’école de toutes personnes symptomatiques, avec réalisation d’un test PCR ou antigénique et éviction de 7 jours en cas de test positif.
La volonté d’une école ouverte dans l’intérêt des élèves doit se construire avec les personnels, les élèves et les familles en visant pragmatisme, bientraitance des enfants et des personnels.
Non à une politique sanitaire visant le seul recensement du nombre de cas positifs tant symptomatiques qu’asymptomatiques !
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT demande une politique de santé publique responsable , cessant d’ignorer les missions des médecins de l’éducation nationale.
Celles- ci sont depuis trop longtemps bafouées alors qu’elles consistent à défendre en même temps l’intérêt et la santé de la collectivité et de chaque élève en particulier.
La désorganisation de l’école face à la gestion de la crise sanitaire à l’école nous incite à dire non à la politique actuelle de santé à l’école et à nous associer au mouvement de grève :
• Qu’est devenu l’intérêt suprême des enfants dont notre république se doit d’être le garant ?
Ni bouclier des adultes, ni garderie, l’école se doit de garantir aux élèves des conditions assurant les apprentissages, l’éducation à la santé et des inter relations humaines de qualité, sans augmenter le sentiment de peur déjà trop présent .
• Que sont devenus les missions premières des enseignants et plus généralement des professionnels de l’école qui accompagnent le bien-être et la réussite de chaque élève ?
Ni écoutés, ni informés, ni respectés : on ne leur donne pas les moyens de remplir leurs missions !
Les programmes ont-ils été adaptés à ces deux années de crises sanitaires ?
Non, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé ! Une fois de plus, les élèves les plus fragiles avec des difficultés cognitives ou sociales, ou ceux qui n’ont pu être aidés pour assurer leurs apprentissages seront laissés à la traine de l’accès à la réussite scolaire …
• Quel est le rôle des médecins de santé publique de l’éducation nationale défendu par la tutelle aujourd’hui ?
Plus aucun rôle vraiment défendu par notre tutelle et reconnu par notre hiérarchie dans l’accompagnement des enfants qui nécessitent un avis médical éclairé pour concourir à la bientraitance de leur scolarisation, pour lever les freins à une réussite scolaire pourtant possible, pour conseiller les équipes pédagogiques et les chefs d’établissement !
Les médecins scolaires sur les secteurs continuent à agir malgré tout aux cotés des équipes en priorisant les situations urgentes.
Cependant ils peuvent en être empêchés car contraints par les inspecteurs d’académie et le ministère, d’assurer 7 jours sur 7 le contrôle et la remontée des chiffres de cas positifs COVID, tout en fournissant l’explication de texte des protocoles sanitaires itératifs, rôle dévolus aux médecins conseillers techniques départementaux qui viennent à disparaître.
Finalement, les médecins de secteurs dont le rôle de santé publique a été oublié, plus assez nombreux de fait pour s’appuyer sur eux, sont désormais cantonnés à remplir des missions réglementaires et à signer des documents dont l’école n’a pas besoin pour fonctionner et qui servent l’administration plutôt que l’intérêt des élèves !
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT demande que la politique sanitaire soit cohérente avec les dernières données scientifiques quant à la vitesse de propagation et une dangerosité moindre de ce variant.
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT demande que le ministère fixe des objectifs cohérents et atteignables, non pas pour satisfaire la peur des adultes, mais pour impulser une politique sanitaire visant à protéger les plus fragiles, à promouvoir les bons gestes au quotidien et les bonnes décisions pour lutter contre tous les risques infectieux en général.
Le changement de protocole visant la simplification des tests est un minimum pour simplifier la vie des familles mais cette politique d’exigence de contrôle par les tests détourne des vraies problématiques !!!!
Les médecins sont inquiets pour les élèves, plus généralement pour la santé mentale de tous les élèves et pour le burnout des personnels qui vont devoir faire comme si de rien n’était en bouclant des programmes comme ils le peuvent face à des élèves plus ou moins réceptifs et ayant des trous dans la raquette de leur savoir.
Pour ces raisons, pour l’absence d’une vraie politique de santé publique à l’école, soutenue par des acteurs reconnus et écoutés, nous appelons les médecins scolaires, plus généralement les personnels de santé à soutenir le mouvement de grève des personnels de l’éducation nationale et des parents d’élèves, et ce, de la manière qu’ils souhaitent le 13 janvier 2022.
Docteur Patricia Colson
SG SNAMSPEN/ Sgen-CFDT