Des annonces et des arbitrages ont été rendus pour la santé scolaire : informations
La santé scolaire n’est pas abandonnée !
C’est l’information diffusée auprès des médecins de l’éducation nationale le 6.6.2024 à travers un webinaire intersyndical SNAMSPEN -CFDT/ SNMSU -UNSA ayant rassemblé 200 médecins : informations, restitution du questionnaire en ligne, mobilisation intersyndicale.
En effet le rapport des assises de pédiatrie rendu publique le 29 avril dernier et les arbitrages du dernier gouvernement à la suite, replace bien la santé scolaire en tant qu’actrice de la santé de l’enfant.
Cependant pour cela la santé scolaire doit se réformer , c’est incontournable. C’est inscrit par le gouvernement dans l’objectif 4 de l’axe 1 de la feuille de route 2024-2030 Pédiatrie et santé de l’enfant (page 18)
» Transformer la santé scolaire pour améliorer les politiques de prévention «
Dans cette feuille de route, concernant l’objectif 4 , si le nouveau gouvernement honore cette feuille de route, on retiendra:
- La redéfinition des missions confiées aux différents acteurs de santé au sein de l’éducation nationale et l’organisation du service avec une proposition à présenter à l’automne 2024.
- Le renforcement de la formation des médecins et des infirmiers de l’ EN sur les troubles su neurodéveloppement.
- L’accès au cumul d’emploi avec une activité hospitalière, libérale ou le partage des obligations de services à des activités d’intérêt général.
- Une formation à l’ EHESP transformée conciliant formation ,vie personnelle et professionnelle, et mieux articulée avec la FST de médecine scolaire.
D’autres annonces ont été faites:
- Des négociations engagées concernant la revalorisation de la carrière des médecins scolaires depuis toujours à la traine de la profession médicale: que deviendront elles dans le nouveau contexte politique?
- Une volonté d’organisation de la santé scolaire souhaitée et arbitrée par la ministre tel que « regrouper sous une direction départementale, autour du DASEN , un pole de santé scolaire pour plus d’efficacité, regroupant médecins, infirmières, psy EN ,.. » (Me Belloubet 29 mai 2024 , audition à l’ assemblée nationale dans le cadre des décisions budgétaires).
Le SNAMSPEN CFDT Education Formation Recherche Publiques reste mobilisé et vigilant, dans ce nouveau contexte d’incertitude politique:
- Une revalorisation ? Oui, mais à quelle hauteur ? Sera-t-elle toujours d’actualité après les prochaines élections législatives. Les médecins de l’ EN, acteurs de prévention et de diagnostics précoces, n’ont jamais vu leur niveau de formation ( doctorat , spécialité, formation à l’ EHESP ) et responsabilités pris en compte et justement valorisés par le ministère de l’ EN.
- Une redéfinition des missions des personnels de santé scolaire ? Oui mais en prenant en compte le référentiel métier et les compétences de chacun: 4 catégories de professionnels avec des spécificités et compétences propres, à mobiliser de la maternelle au lycée ! Quel sera aussi le respect de la spécificité des actes ( comme le bilan des 3-4 ans ) et du public pris en charge pris par la PMI ?
- Des collaborations à définir en santé scolaire ? Oui mais en interrogeant pour cela ceux qui cherchent à mieux travailler ensemble, au quotidien, sur les territoires, dans l’intérêt de la santé des élèves et de la communauté éducative. Tout est à construire pour un fonctionnement qui ne peut plus être aléatoire selon la bonne volonté des personnels ou le refus de travailler ensemble.
- De nouvelles collaborations avec des professionnels de santé à l’extérieur de l’ EN ? Oui mais toujours en lien avec les professionnels de santé scolaire et dans le respect de modalités de recours bien définies et concertés avec les personnels de santé scolaire. Des ressources rares en soins au quotidien : ne les gâchons pas par une mobilisation non justifiée médicalement! Cela implique la lisibilité de l’organisation des professionnels de santé de l’éducation nationale, de leur lieu d’exercice et de l’accessibilité à leurs coordonnées.
- Un exercice mixte permis pour les médecins, infirmiers , psychologues de l’ EN ?Oui mais , dans quel cadre déontologique ? Une attractivité plus grande par la mixité des exercices et des compléments de salaire, mais restera t il des professionnels à temps plein pour impulser sur les secteurs, une vraie politique de santé à l’école ? L’inquiétude est vive devant la création d’un service de santé scolaire , élargi à tous les acteurs du territoire, qui ne serait finalement qu’un ensemble de prestations ponctuelles assurées. Que comprendre aussi dans le partage des obligations de services à des activités d’intérêt général ?
- Une feuille de route nationale avec des acteurs regroupés sous une direction départementale en pôle de santé scolaire : oui mais , qui piloterait ? Non au pilotage par un personnel administratif : comme actuellement, les objectifs répondant aux besoins de santé des élèves ne seront toujours pas une priorité. Oui en revanche à une direction qui saura construire des objectifs stratégiques et opérationnels portés par tous les acteurs de santé scolaire sur le département. Oui à une direction qui maitrisera les enjeux de santé publique , la bonne connaissance du fonctionnement des services sanitaires et sociaux et des compétences à mobiliser justement. Oui à une direction qui saura faire travailler ensemble, et pour leurs expertises propres, les conseillères techniques départementales des différentes catégories professionnelles pour impulser les collaborations professionnelles et les modéliser au plus près des usagers !
Tout reste donc à reconstruire pour organiser les acteurs et rendre efficients des pôles de santé scolaire départementaux , jusqu’au plus près des usagers.
Le SNAMSPEN CFDT Éducation Formation Recherche Publiques demande de façon urgente à ce que les représentants des personnels concernés puissent être entendus à la DGESCO. Les propositions pour un nouveau service au sein de l’ EN, efficient pour la santé des élèves, doivent être concertées au delà des positions corporatistes, et l’intérêt de l’enfant bien au coeur des discussions !
Dans la tourmente actuelle, en attendant que notre gouvernement se stabilise et confirme sa préoccupation pour la santé de l’enfant ainsi que la feuille de route pour celle-ci au décours des assises de Pédiatrie , le SNAMSPEN CFDT Éducation Formation Recherche Publiques encourage les médecins de l’ Éducation Nationale à poursuivre les consignes intersyndicales.
Ces consignes visent à servir au mieux la santé de élèves, à résister à la dégradation des conditions de travail des médecins et à renforcer la qualité des actes qu’ils sont amenés à réaliser:
- Ne rendre aucun document ou avis médical sans avoir reçu l’élève en consultation .
C’est finalement respecter le cadre déontologique d’un exercice médical clinique.
C’est prioriser l’activité clinique au dépend de l’activité de contrôle ou de validation administrative, souvent à postériori de ce qui est déjà en cours.
C’est finalement redonner du sens au travail et se trouver en capacité de prioriser des demandes pour agir le plus tôt possible ou orienter dans le soin des familles perdues et sans réponse.
- Ne remonter aucune donnée chiffrée dites « statistiques » en fin d’année.
Il n’y a toujours pas de logiciel médical permettant l’extraction des données demandées.
Esculape est toujours en chantier et la version définitive ne voit pas le jour.
La saisie des actes réalisés est incomplète faute d’outil ergonomique et sans méthodologie définie de recueil des données : que voudraient dire ces chiffres et quelle exploitation et conclusions par notre ministère?
- Réaliser un rapport d’activité en explicitant l’activité sur le secteur
Une trame expérimentale sera accessible sur Esculape et pourra ou non être utilisée: les commentaires concernant votre activité, ce qui est fait on non fait, sont essentiels!
Les PAI, les PAP, les autres examens à la demande peuvent être exprimés en pourcentage d’activité réalisée. Les différences entre PAI initiés/ PAI simplement contresignés, PAP sur dossier / PAP après consultation, peuvent être utilement précisées. Les missions abandonnées seront précisées. Quelles conséquences ?
- Rendre le rapport d’activité à votre hiérarchie si et seulement si l’entretien annuel professionnel qui vous est dû est bien réalisé.
Cet entretien annuel débouche sur un compte rendu qui est utilisé pour les promotions, pour l’évolution de la carrière, pour rendre compte de difficultés d’exercice ou de propositions faites.
- Contribuer à l’élaboration des missions qui vous apparaissent essentielles voire indispensables en nous adressant votre rapport d’activité anonymisé ( au minimum partie exercice clinique individuel et collectif et vos commentaires) sur snamspen@sgen.cfdt.fr .
Retrouver le support de communication de notre webinaire sur le devenir de la médecine scolaire, les actualités à la date du 6 juin 24 et les consignes intersyndicales ici: Devenir de la médecine scolaire
Si vous voulez agir plutôt que de subir, si vous voulez contribuer à la reconstruction de la médecine scolaire et d’un vrai service public en faveur de la santé des élèves , n’hésitez plus et rejoignez nous !