Quelques heures avant la diffusion de l’information, le ministère a réuni les organisations syndicales représentant les médecins et les infirmiers pour les avertir d’une mission supplémentaire dans le cadre de l’épidémie COVID : le dépistage des personnels avec les nouveaux tests antigéniques...
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT, en tant qu’organisation syndicale représentative des médecins de l’Éducation nationale a été invité le 6 novembre 2020 à une réunion avec les conseillers du ministre de l’éducation nationale Monsieur LEDROIT et Madame BOURHIS.
M. LEDROIT nous a fait état des décisions prises lors du dernier conseil de défense.
Il a été demandé aux ministères, dont celui de l’Éducation nationale, une participation dans la stratégie de dépistage du COVID.
Une participation à la supervision et/ou à la réalisation de tests antigéniques pour les personnels de l’Éducation nationale
En sus de la décision que les enseignants soient prioritaires pour la réalisation des tests de RT-PCR, au même titre que les personnels de santé dans les zones à forte tension, il est demandé aux personnels de santé de l’Éducation nationale, médecins et infirmiers, de participer à la supervision et/ou la réalisation de tests antigéniques pour les personnels de l’éducation nationale. Ils seraient appuyés par des étudiants en santé, de personnels des collectivités territoriales et de personnels d’associations de la protection civile.
A aucun moment, il ne nous a pas été fait mention des élèves à tester lors de cette réunion…
Ce dispositif serait ciblé sur les territoires à forte tension de réalisation de test PCR (il est possible que l’intégralité du territoire soit bientôt concernée) ou lorsque plusieurs cas sont confirmés de Covid dans un établissement.
Un dispositif décliné sur les territoires dans le cadre de convention ARS-Préfecture-Rectorat
Il est prévu une déclinaison de ce dispositif sur les territoires dans le cadre de convention ARS-Préfecture-Rectorat.
Le ministère tenait à nous en informer avant de communiquer les modalités d’organisation vers les rectorats. Il a bien été dit par le ministère chargé de mettre en œuvre ces nouvelles mesures sur les établissements scolaires, que les personnels médicaux étaient peu nombreux, les missions nombreuses, l’investissement déjà important dans le contact tracing.
Les personnels sont appelés à participer sur la base du volontariat au dépistage du virus SARS-CoV2 via les tests antigéniques.
Le ministère affirme que les personnels sont appelés à participer sur la base du volontariat au dépistage du virus SARS-CoV2 via les tests antigéniques. Ils recevront une formation avec la mise à disposition par les ARS de tests et d’équipements de protections individuels. La mobilisation des collectivités et des associations se fera aussi pour assurer cette mission dans les établissements à défaut des personnels de l’Éducation nationale. Nous sommes amenés à comprendre que nous sommes aussi remplaçables…
Des personnels de santé pourtant déjà débordés sur certains territoires…
Le SNAMPSEN/Sgen-CFDT, représenté volontairement par 4 médecins d’académies forts différentes quant à l’organisation de la gestion de la crise sanitaire et son incidence sur le territoire, a fait état de certains territoires débordés par la gestion du tracing, par l’obligation de permanence pour la gestion de la crise sanitaire pour des médecins de secteurs, sans plus de volontariat, de l’existence de burnout de plus en plus nombreux, de l’abandon de missions pourtant essentielles pour les élèves pour assurer ce qui est réputé être le travail des ARS et des CPAM.
Les médecins des élèves détournés de leurs missions pour faire face aux besoins des personnels auxquels les médecins de prévention ne peuvent répondre.
Le SNAMSPEN/Sgen-CFDT a précisé au ministère qu’il regrette que cette mission supplémentaire soit irréalisable au regard du nombre de médecins de l’Éducation nationale à disposition sur le territoire et s’interroge sur l’absence de mobilisation des médecins de prévention tant dans ce nouveau dispositif que dans celui du contact tracing. Les médecins des élèves sont détournés pour faire face aux besoins des personnels qui ne peuvent trouver de réponses auprès des médecins de prévention.
Dépistage des personnels : les demandes du SNAMSPEN/Sgen-CFDT
Le SNAMPSEN/Sgen-CFDT emande au ministère de :
- Bien rappeler aux académies dans leur communication, que ce dispositif imposant une mission supplémentaire aux médecins déjà en sous effectifs, doit se faire comme les astreintes, à savoir uniquement sur la base du volontariat.
- Redéfinir clairement les missions des médecins en cas de tensions rajoutées par la gestion de l’épidémie dès lors qu’il faut privilégier les personnels aux élèves.
- Organiser une collaboration entre les divers corps de personnels de santé pour assurer cette mission. La question soulevée par le SNAMSPEN/Sgen-CFDT pour savoir s’il y aurait une organisation en équipe avec nos collègues infirmières pour assurer cette mission n’a pas eu de réponse. Les organisations syndicales représentant les infirmiers ont été pour leur part non pas associées aux organisations syndicales médicales, mais reçues séparément ce que l’on peut regretter une fois de plus.
- Prendre en considération l’existence des personnels de santé de l’EN (médecin, infirmier) et les associer, ou à défaut les informer, de toute organisation d’interventions par des collectivités ou des associations, au sein d’un de leur établissement de référence.
Pour aller plus loin : références HAS octobre 2020 concernant les tests